La question de l’innovation au sein de votre organisation ne se pose plus. Sans elle, il n’y a pas d’évolution, mais plutôt une perdition assurée 🙁 La question n’est donc pas, faut-il innover, mais plutôt comment trouver les bons leviers pour la libérer et l’accélérer dans votre organisation. C’est là le véritable défi, à savoir, comment manager l’innovation. Ainsi, nous verrons, dans un premier temps, quelles sont les conditions pour l’aborder de façon « pragmatique ». Et dans un second temps, je ferai un zoom sur un des outils de gestion, à savoir le laboratoire d’innovations digitales.

Le management de l’innovation

Vous devez innover dans votre quotidien afin de rester compétitif. Et cela, en dépit de votre secteur d’activité, de la taille de votre organisation ou de votre service. Il est, par conséquent, fortement conseillé de s’inscrire dans une démarche d’amélioration continue. C’est pour cette raison que l’on parle, de plus en plus, de management de l’innovation.

Définitions

Avant de rentrer dans le vif du sujet, il est important de définir et de bien comprendre ce que l’innovation et le management de l’innovation respectivement signifient. D’après le dictionnaire Larousse, elle permet « d’introduire quelque chose de nouveau pour remplacer quelque chose d’ancien dans un domaine quelconque ». Nous sommes bien dans une logique de processus. Par conséquent, le Management de l’innovation selon Wikipédia, « est la mise en œuvre des techniques et dispositifs de gestion destinés à créer les conditions les plus favorables au développement d’innovations concrètes ».

A travers ces deux définition génériques, nous voyons bien que l’innovation n’est pas réservée exclusivement aux chercheurs, inventeurs et/ou aux départements R&D de vos organisations. Elle est, au contraire, ouverte à tout le monde, à tous les employés quels qu’ils soient. Ce n’est pas et cela ne doit pas être réservé à une caste en particulier.

Pour reprendre ce que dit Manuel Diaz, expert et pionner du numérique, dans sa vidéo « Les 5 leviers pour promouvoir l’innovation », l’innovation est « un processus sérieux qui s’assume, qui s’argumente ». Je vous invite à lire de suite sa vidéo dessous.

L’innovation est un processus continu

Je suis entièrement d’accord avec sa définition. L’innovation doit s’inscrire dans un processus collectif, constructif et décisionnel au sein de votre organisation. Tout le monde dans l’organisation doit être concerné et cela incombe au management de créer les conditions favorables. Pour l’anecdote, les idées les plus pertinentes que j’ai vues lors de mes précédentes expériences, émanaient souvent de collaborateurs en premières lignes. Je trouve d’ailleurs que les propos de Shawn Rhodes illustrent bien mes dires. Lorsqu’il parle du business case UPS, il raconte que malgré l’armada de « grands penseurs » (Top managers de l’entreprise et consultants de grands cabinets), la solution innovante est venue d’une personne sur le terrain.

Vous l’aurez compris, l’innovation n’est pas qu’un simple mot ou un concept abstrait. C’est un véritable processus, qui répond à plusieurs critères afin d’être performant. C’est exactement ce dont parle Shawn Rhodes dans son podcast en anglais (désolé pour les non anglophones) ci-après. Il y donne plusieurs clefs pour libérer l’innovation dans votre organisation.

How_to_unlock_innovation – Shawn_RHODES

Quelles sont les conditions favorables à l’innovation?

Avant de penser à accélérer, il faut premièrement la libérer. En l’occurrence et selon mon retour d’expérience, il y a des conditions sine qua non à respecter :

1. Première condition : la mise à disposition de moyens et de ressources. Par moyen, on entend des outils, des process et une structure dédiée. Pour les ressources cela signifie, des hommes, du temps et un budget.
2. Deuxième condition : l’échange et la communication. Au delà de la cellule dédiée au pilotage, l’innovation doit être non seulement encouragée et mais surtout valorisée. Cela passe par le changement des mentalités dans toutes les strates de votre organisation. On ne citera que quelques exemples comme la prise d’initiative, la confrontation avec le terrain ou encore l’acceptation de l’échec.
3. Troisième condition : le sponsorship ou le parrainage. En plus d’être convaincu par l’innovation portée, le sponsor ou parrain devra être un membre de votre organisation avec un fort poids décisionnel. Il sera votre meilleur argument auprès de l’instance en charge de la validation.

Focus sur le laboratoire digital, véritable incubateur de l’innovation.

Faisons maintenant un zoom sur cet outil qui tend à fleurir de plus en plus dans chaque organisation souhaitant promouvoir son innovation de façon structurée. Avant de détailler les missions et les objectifs auxquels répond cette mécanique, je souhaite vous informer que je l’ai moi-même expérimentée lors de ma dernière mission professionnelle. Il s’agissait d’un laboratoire pour innover dans le digital. Mon angle de vue sera par conséquent empirique, pragmatique et un légèrement subjectif 😉

Ses missions

Le laboratoire d’innovation digitale peut remplir plusieurs missions.

1. C’est un accélérateur de projets. Il doit permettre aux équipes d’éviter un certain nombre de freins et d’écueils rencontrés traditionnellement dans un mode de gestion classique. En effet, il est censé être une cellule autonome et indépendante en termes de fonctionnement, de budget et d’instance de décision.
2. C’est aussi, et avant tout, un facilitateur d’accès aux clients (des tests terrain en attesteront), aux ressources IT (utilisation de logiciels internet) et aux ressources humaines (équipes transverses et mutli-compétentes).
3. C’est, enfin, un outil au service des métiers qui autorise les apprentissages et les changements de cap pour faire réellement de l’innovation orientée client.

Ses objectifs

Ses méthodes lui permettent de :

• accélérer l’innovation autour des problématiques client
• valider le business model des idées
• mutualiser l’effort pour aller plus vite et fort
• réduire le time-to-market

Ses moyens

Généralement, les équipes qui le composent sont formées de salariés que l’on appelle des intrapreneurs. Ils agissent comme des entrepreneurs au sein de l’organisation. C’est pour cette raison, que souvent, le mode de gestion opératoire (de l’idée à tester) choisi appartient aux méthodes agiles. Ainsi, elles vont leur donner la capacité de confronter chaque étape (appelée itération) avec l’utilisateur final pour la valider ou l’invalider. Ils valident tant mieux, ils continuent le développement, ils invalident, tant pis, ils arrêtent. En ce qui concerne ma propre expérience, j’utilisais le Lean Startup et nous avons dû arrêter l’idée initiale pour pivoter sur une autre que les utilisateurs nous ont signalée, lors d’interviews menés conjointement avec eux. On a alors créé un nouveau produit appelé MVP (Minimum Viable Product) via un lean canevas.

Son infographie

J’espère avoir été assez pertinent et clair dans le cadre de mon approche sur le management de l’innovation. Certes, le sujet est vaste et mériterait d’autres éléments (assurément), mais j’ai mis en avant mon point de vue, à savoir un angle de vue empirique personnel. Le « lab digital » est un véritable incubateur de l’innovation et vous permettra de mener à bien vos projets innovants.

Digitalement vôtre,

– Yann –

Sources :

• The Lean Startup: How Today’s Entrepreneurs Use Continuous Innovation to Create Radically Successful Businesses par Eric Ries
  

• http://www.e-marketing.fr/Thematique/agences-1089/Breves/TipsTank-la-nouvelle-agence-de-l-innovation-digitale-252192.htm#2PLC2EwieCsj3Wia.97
• https://www.youtube.com/watch?v=z9cx2ICS53w